Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/381

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prisonniers étaient enfermés dans cette ville : toutefois, aucune communication ne fut permise entre eux et leurs malheureux concitoyens ; les lettres qu’ils écrivirent et celles qui leur étaient adressées furent également interceptées. À leurs plaintes sur ce procédé, on répondit par des récriminations sur la conduite de Fullarton ; malgré leur mission de paix, celui-ci, disait-on, n’en avait pas moins pris et pillé les forts de Palacatchéry et de Coimbatore. Ce fut alors qu’ils envoyèrent à Fullarton l’ordre de restituer les places tombées dans ses mains depuis la date de leur commission. Le voyage des commissaires à travers un pays presque entièrement dénué de routes praticables devint bientôt fort pénible ; quelques uns de leurs domestiques, beaucoup de leurs chevaux et de leurs bêtes de somme y périrent. Ils arrivèrent enfin devant Mangalore.

Le siège durait depuis une année environ ; Tippoo y avait perdu une portion considérable de son armée. Dans le mois de mai de l’année précédente, il avait investi Mangalore à la tête de 60,000 cavaliers, 30,000 Cipayes disciplinés à l’européenne, 600 Français sous le commandement du colonel Cossigny, un corps commandé par Lally, mi-partie d’Européens et d’indigènes, des troupes irrégulières au nombre de plusieurs milliers, enfin un parc d’artillerie d’environ 100 pièces de canon. La garnison, se composait de 696 Européens, officiers et soldats, 2,850 Cipayes, un corps de pionniers, enfin ce qui suit ordinairement les camps et ar-