Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/399

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dernier se refusait à solder ces troupes ; or, la loi de sa propre conservation est gravée dans le cœur humain bien avant celle de la justice. Le droit et la raison d’État se trouvaient de même en contradiction ; le droit ne permettent pas d’exiger du nabob qu’il entretînt des troupes subsidiaires contre son gré, la raison d’État l’exigeant impérieusement. Il faut dire encore qu’aucun terme n’ayant été assigné, dans l’origine, au temps que la brigade appelée temporaire devait demeurer à la solde du nabob, Hastings pouvait se prétendre autant de droit à allonger ce terme que le nabob à vouloir qu’il fût raccourci. Peut-être aussi Warren Hastings n’était-il pas non plus sans quelque irritation contre le nabob : un des motifs qui enhardissaient celui-ci à faire hautement ses plaintes, était la persuasion où il était de l’instabilité de sa situation, à lui Hastings, et il le savait. Quoi qu’il en soit, en raison d’un premier arriéré toujours grossi, en 1780 la dette du nabob à la Compagnie montait à 1,400,000 livres sterling. Le conseil suprême continua à en presser le paiement. Le nabob protestait qu’il avait déjà donné tout ce qui lui était possible de donner ; que le pays était épuisé, sans ressource aucune ; que quant à lui personnellement, il ne lui restait pas à la lettre de quoi vivre. À l’époque de son voyage aux provinces supérieures, Warren Hastings s’était, en conséquence, décidé à tenter sur les lieux mêmes un nouvel arrangement. Comme mesure préliminaire, il rappela le résident, M. Bristow,