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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/410

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honorer sa propre famille à notre profit. Le ministre du nabob, le seul auxiliaire que j’aie ici, n’aurait pu participer à cette mesure. Dans l’Orient, il est reçu qu’aucun homme ne saurait franchir le seuil d’un zenanah ; encore bien moins un fils peut-il forcer l’entrée de l’appartement de sa mère. » Warren Hastings fit à ces représentations une réponse assez équivoque ; d’après ses expressions il eût été difficile de dire s’il aurait approuvé ou non la violation du zenanah. Cependant, comme la violation de cet appartement eût été une mesure de nature à avoir des conséquences fort graves, fort sérieuses, M. Middleton déclinait avec raison d’en prendre sur lui-même la responsabilité. Les choses en étaient là entre Warren Hastings et M. Middleton, c’est-à-dire immédiatement après l’exécution des mesures contre les begums. Plus tard, leur irritation réciproque ne fit qu’augmenter ; comme les mesures exécutées avaient produit un assez mauvais effet dans l’opinion, celui qui les avait commandées et celui qui en avait suivi l’exécution s’en renvoyaient volontiers l’odieux l’un à l’autre.

Un conflit d’attribution survenu à cette époque entre la cour suprême et le gouvernement, ajouta à tous les dangers, à tous les embarras. Une cour de judicature avait été créée en 1773 par le parlement pour les possessions anglaises dans l’Inde. La nomination des juges appartenait au roi, non à la Compagnie ; leur pouvoir aussi dérivait de l’autorité royale. Cette cour était composée d’un président et