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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/417

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sonellement responsable de dommages et intérêts, qui pouvaient être immenses, pour chacune des mesures du gouvernement auxquelles il participait ; il suffisait pour cela que le premier venu ayant ou croyant avoir à en souffrir, allât porter plainte devant la cour. L’application des lois criminelles présentait encore une plus grande source de difficultés ; plus encore que les lois civiles elles étaient en contradiction, en opposition, sur les points les plus essentiels, avec les lois, les coutumes du pays ; beaucoup de choses permises, ordonnées par la loi indienne, étaient pourtant considérées comme des crimes par la loi anglaise.

Ces prétentions de la cour jetèrent le désordre dans tout le Bengale. D’un autre côté l’animosité était poussée au plus haut point entre elle et le conseil suprême ; il en résulta bientôt une crise terrible. Un procès fut intenté en 1779 au rajah Cossijurah par Cossinaut-Baboo, agent nabob à Calcutta. En vertu du serment de ce dernier, une assignation fut lancée contre le rajah, et une caution, de 35,000 livres sterling lui fut demandée. Pour éviter l’effet de l’assignation le rajah se cacha ; il ne put remplir son office de zemindar, ni faire la collection des revenus de son district. Une autre assignation, par suite de l’inexécution de la première, survint : celle-ci avait pour objet de faire séquestrer des biens, meubles, effets, etc. Pour la mise à exécution de cet acte, le shériff envoya à Cossijurah une force armée composée de 60 hom-