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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/43

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pas de nature à changer les dispositions du conseil ; car Ragobah, encore puissant, comptait de nombreux partisans. Quant à lui, la présence d’un corps de troupes anglaises dans son armée lui semblait plus que suffisante pour lui assurer la supériorité sur ses ennemis. Ces dispositions réciproques rendaient facile de s’entendre ; en conséquence, un traité fut conclu à Surate le 6 mars 1775 par lequel Ragobah céda aux Anglais Salsette et Bassein, ainsi que le tribut payé aux Mahrattes par Broach et d’autres cantons de la province de Surate ; le tout montait à un revenu de 22 lacs de roupies. En revanche, le corps anglais se tint prêt à rejoindre incessamment son armée. La Compagnie ne devait donc pas tarder à se trouver engagée dans de nouvelles hostilités avec les Mahrattes.

Les difficultés financières allaient s’accroissant de jour en jour. Le 1er janvier 1771, la présidence du fort William avait tiré des traités pour une valeur de 9,543,855 roupies sur la Compagnie à Londres : celle-ci n’avait en caisse que 3,542,761 roupies ; à la même période, le montant des bons dus au Bengale était de 612,628 livres. Dans toute l’Inde, les revenus étaient donc inférieurs aux dépenses ; un grand nombre de billets étaient en circulation, auxquels la Compagnie ne pouvait faire face ; les directeurs n’en engagèrent pas moins la cour générale ou des propriétaires à se prévaloir de la faculté qui lui avait été laissée dans le dernier bill, d’élever le dividende au taux de 12 p. 100