Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/448

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la suite de ces réflexions, cédant d’ailleurs peut-être à des dispositions un peu irritées, lord Macartney se résolut à braver le ressentiment du gouvernement supérieur. Il déchargea le conseil de toute responsabilité à cet égard. Il déclara sa résolution de se soumettre à toutes les conséquences qui pourraient résulter du traité, et le maintint sous la première forme.

Dans le cours du voyage du gouverneur-général, une entrevue eut lieu, à Lucknow, entre ce dernier et Mirza-Jawar-Ichander-Shah, héritier présomptif du grand mogol. Le prince, dans cette démarche, avait pour but de solliciter un jaghire égal à celui qui lui avait été jadis accordé pendant l’administration de Nujeef-Khan ; de plus, un accroissement à la pension de l’empereur ; enfin, les moyens de retourner à la cour de celui-ci, avec une suite en rapport avec son rang. Le visir promit d’accorder à l’avenir à l’empereur 4 lacs de roupies par an ; l’année précédente, ce dernier n’avait touché qu’un lac et demi pour son entretien et la tenue de sa maison. Le descendant de Timour et le gouverneur-général se rencontrèrent dans une vaste plaine quelques milles de Lucknow. L’héritier de l’empire était sans suite, sans cour, dénué de toutes choses, réduit pour changer de vêtements à ceux qu’il tenait d’une récente hospitalité. Dans l’ensemble de ses manières, il laissait voir un mélange attristant du sentiment de sa grandeur originelle et de la conscience de son abaissement ac-