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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/467

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encore, en raison de son monopole, des crimes réels ou prétendus dont on l’accusait, était l’objet de l’animadversion universelle, devint tout-à-coup un objet de commisération et de sympathie. L’opinion publique ne vit plus en elle qu’une corporation inoffensive menacée dans ses intérêts, attaquée dans ses droits, dépouillée de privilèges antiques par d’avides et ambitieux ministres. Alors Fox se trouva dans la position la plus fausse pour un homme d’État. Il se trouvait avoir fait l’apparent abandon de ses principes, en échange d’un pouvoir qu’il ne savait pas conserver.

Adopté à la chambre des Communes, le bill fut présenté à celle des Lords. Aux Communes, plusieurs membres qui passaient pour être complètement dévoués à la personne même du roi, avaient voté contre le ministère ; ils l’avaient même fait assez ouvertement pour que la chose fût remarquée. Dans le premier moment, cette circonstance ne parut pourtant pas significative ; personne, ne doutait qu’avant de prendre une mesure de cette importance le ministère ne se fût assuré des dispositions et du consentement personnel du roi ; on pensa seulement qu’il se croyait trop certain de sa majorité pour s’être mis en peine de ces quelques voix qui lui échappaient. La Compagnie qui avait pétitionné contre le bill aux Communes, fit la même chose à la chambre des lords ; cette fois avec plus de succès. La première lecture eut lieu le 11 décembre 1783 ; à peine fut-elle terminée,