Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/482

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pereur s’il n’était prévenu à temps. Pendant le voyage de Hastings à Lucknow, Scindiah avait envoyé auprès de lui un de ses agents les plus confidentiels ; le gouverneur-général eut avec cet agent plusieurs conférences tout-à-fait secrètes, dont son propre secrétaire fut lui-même banni ; on ne sait pas par conséquent ce qui s’y passa. Bien qu’il eût écrit aux directeurs, dans les termes que nous avons rapportés, sur la nécessité de conserver le pouvoir ou du moins l’ombre du pouvoir de l’empereur, Hastings fut pourtant soupçonné d’avoir, dès ce moment, encouragé Scindiah à s’emparer de la personne de l’empereur. Les événements qui suivirent semblent autoriser cette conjecture. Nous avons dit qu’il voulut d’abord conserver l’apparence de l’autorité du Mogol : en comprit-il l’impossibilité ? par conséquent la nécessité d’un tuteur ? L’alliance des Anglais avec Scindiah lui parut-elle un motif pour lui faire désirer que ce tuteur fût Scindiah ? Enfin, comme on l’en a accusé, mais sans preuve, est-ce de l’argent qui le fit départir de sa première idée, et lui fit accepter pour l’empereur la tutelle de Scindiah ? Beaucoup d’obscurité demeure sur tous ces points. De son côté, il est naturel à l’homme de voir toujours le pire des maux dans celui dont il souffre actuellement. Aussi l’empereur prêta-t-il facilement l’oreille aux insinuations artificieuses du Mahratte. Il crut aux promesses de celui-ci de l’affrancl1ir de la tyrannie de serviteurs infidèles sous laquelle il gémissait. Surprise, violence, tra-