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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/502

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n’était-ce pas quelque peu aux dépens de sa consistance ? Du moins cette consistance ne serait-elle pas d’une nature fort singulière ? Dans la circonstance actuelle, par exemple, ne le voyait-on pas dans la déplorable nécessité d’applaudir à la fin de son discours ce qu’il avait blâmé au commencement ? Son opinion sur M. Hastings demeurait toujours celle qu’il avait jadis énoncée, et cependant il le croyait un légitime objet de remerciements. Il condamnait l’extermination des Rohillas, le traité de Poorunder, le désordre de l’administration ; mais, grand Dieu ! était-ce là tout le gouvernement de Hastings ? Le honteux pillage du grand Mogol ; le honteux pillage du rajah de Benarès, le honteux pillage des princesses d’Oude, n’étaient-ce pas autant de choses de nature à provoquer l’indignation morale et l’examen légal ? Le langage doucereux de l’honorable gentleman touchant l’auteur de ces odieuses transactions était-il d’accord avec les faits, avec les premiers discours du très honorable gentleman lui-même ?

À ce langage, M. Pitt se leva tout animé. Il était pressé d’épancher au-dehors une partie de l’indignation dont il était rempli, indignation partagée, il n’en pouvait douter, par tous ceux qui n’étaient pas dépourvus de sentiments honnêtes et généreux. Quel était celui qui venait de faire un crime à son honorable ami (M. Dundas) d’applaudir maintenant à l’homme qu’il avait d’abord blâmé ? Quel était-il, sinon celui qui, à la face de l’Europe entière, était venu s’asseoir à côté de l’homme que