Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/51

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(supervisors) pour le revenu : c’étaient des employés de la Compagnie répandus dans la province et chargés de surveiller les collecteurs du revenu ; eux-mêmes étaient sous l’autorité de deux conseils, l’un à Moorshedabad, l’autre à Patna. Ils devaient entrer dans toutes les questions qui touchaient à l’impôt, la manière de recevoir, etc. Leur rapport est une peinture fidèle de l’oppression du peuple : « Les gouverneurs, disait-il, extorquent ce qu’ils peuvent des zemindars ou autres grands fermiers, il leur laisse en revanche la liberté de piller plus bas, se réservant à lui-même la faculté de les piller à sa fantaisie quand ils sont supposés s’être suffisamment enrichis des dépouilles du pays. » Quant à l’administration de la justice, ils disaient : « Le cours en est suspendu à peu près partout, mais tout homme l’exerce qui possède assez de force pour obliger les autres à se soumettre à ses décisions. » Sept années s’étaient déjà écoulées depuis l’acquisition de la dewany, et le gouvernement n’avait pas encore la faculté de remédier à ces désordres. La cour des directeurs eut recours à un parti décisif : elle résolut de prendre dans ses propres mains la collection aussi bien que l’administration du revenu ; en un mot de se faire dewan après avoir acquis la dewany. C’était une innovation qui ne tendait à rien moins qu’à renverser et à placer sur de nouvelles bases tout le système de la propriété et aussi toute l’administration du pays. Les révolutions qui jusque là avaient dévasté l’Inde étaient