Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/53

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offres qui lui furent faites paraissant inacceptables, les terres furent affermées aux enchères. Les taxes qui pesaient sur les terres se divisaient en deux espèces : l’une, s’appelant assall, était la rente principale ; l’autre, aboabs, consistait en quelques taxes secondaires, et souvent imposée d’une manière arbitraire par les zemindars, ou même les collecteurs. De ces dernières la plupart furent supprimées, et des titres bien en règle furent délivrés aux fermiers, exprimant la nature et la totalité des taxes auxquelles il était soumis. Les zemindars ne furent préférés, pour les terres qu’ils avaient l’habitude d’affermer, qu’autant que leurs offres furent jugées convenables ; dans le cas contraire, il leur fut alloué une pension et leurs terres furent mises aux enchères.

Nous avons déjà dit comment les zemindars exerçaient à la fois une juridiction criminelle et civile dans leurs districts. Dans sa phousdarie ou cour criminelle, le zemindar infligeait toutes sortes de pénalités, même de punitions capitales, sous la seule condition d’en rendre compte à Moorshedabad ; dans son adaulut, il décidait toutes les questions civiles, tout ce qui touchait la propriété. Aucune loi écrite n’était obligatoire pour lui ; seulement, dans les cas religieux, il se faisait assister, suivant l’occasion, par un cauzee ou un brahme, dont il adoptait le plus souvent l’opinion. Dans l’origine, et, pendant long-temps toutes les questions du revenu avaient été soumises à la juridiction du