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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/98

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pauvreté armée de la force ? Quant aux présents en eux-mêmes, en circonstance honorable, il ne saurait y avoir de blâme à les recevoir ; dès les premiers jours de la Compagnie ils ont été reçus ; pendant cent cinquante années il n’y a pas d’exemple qu’ils aient été refusés, soit par les directeurs, soit par leurs employés. « Dans la première partie de ma vie, continuait Clive, mes travaux n’ont été récompensés ni par des émoluments, ni par la gloire, et j’espère que la Chambre n’oubliera pas que je ne devais pas être récompensé par mon pays pour ceux exécutés dans la dernière partie. Lorsque je fus employé pour la première fois par la Compagnie, ses affaires étaient dans une condition déplorable ; la fortune l’avait abandonnée en toutes choses et en tous lieux ; les nabobs regardaient avec un œil jaloux les petits privilèges, les petites possessions dont elle jouissait. Bien plus, cet humble état était pourtant chaque jour au moment de devenir plus humble ou même de lui être enlevé ; de tous côtés se montraient des dangers menaçants pour sa faiblesse. Or, c’est alors qu’il a plu à Dieu de faire de moi l’instrument de sa délivrance. » Alors il traça une rapide et brillante esquisse de la révolution qui avait mis Meer-Jaffier sur le trône. Cette révolution. à la vérité, avait été fatale à Suraja-Dowlah et à Omichund : c’est à eux-mêmes qu’en était la faute. Le premier avait été la victime de son manque de foi, le second s’était étranglé dans ses propres filets. L’amiral Watson, dont la chambre ne saurait récu-