Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/10

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dre retard de leurs redevances, pour lesquelles ils avaient souscrit des obligations, étaient jetés en prison. Alors ils empruntaient à des usuriers pour solder les billets qu’ils s’étaient trouvés dans l’obligation de souscrire. Telle était l’infernale résolution de ce démon incarné appelé Devi-Sing de faire acquitter les billets, que ces pauvres gens empruntaient, non pas à 20, 30, 40 ou 50, mais à 600 p. 100, plutôt que de ne pas le satisfaire. Aussi ceux qui ne pouvaient pas se procurer cet argent étaient cruellement traités. On saisissait un retardataire de paiement ; des cordes étaient serrées autour des doigts de chacune de ses mains, de manière qu’ils devinssent adhérents, se confondissent au moyen d’une plus forte pression et ne fissent plus qu’un corps. Alors, au moyen de coins de fer ou de bois, enfoncés à coups de marteau, les doigts étaient de nouveau écartés. D’autres étaient attachés deux à deux par les pieds ; on les suspendait ainsi à une barre de bois, les pieds en l’air, la tête en bas ; et dans cette situation la bastonnade leur était administrée sur la plante des pieds jusqu’à ce que la violence des coups fît sortir les ongles des doigts. On les frappait ensuite sur la tête ; il fallait que le sang sortît du nez, de la bouche et des oreilles. Après cela, le corps dépouillé de tout vêtement, ils étaient fouettés avec des cannes de bambou ou de bois épineux, puis frottés avec des herbes venimeuses, dont la moindre atteinte brûle cruellement. Cependant la barbarie du monstre, renché-