Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/14

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vaste et si compliquée ; qu’en suivant la méthode contraire il n’y aurait bientôt plus que désordre et confusion dans l’esprit des juges. Les trois défenseurs de Hastings répondirent l’un après l’autre. M. Law, qui parla le premier, récrimina avec amertume contre Burke, et lui reprocha la violence de son langage dans un langage très violent lui-même. Fox, l’interrompant, se leva pour prendre la cour à témoin que, revêtu d’un grand caractère public de la part des communes, il ne pouvait tolérer un semblable langage. Les arguments des avocats de Hastings furent tirés du droit commun. Ils dirent que le mode de procéder proposé par les commissaires était contraire à ce qui se passait dans les autres cours de justice, en même temps que contraire aux intérêts de l’accusé. Ils dirent qu’en raison de la liaison des témoignages, ils pouvaient se trouver forcés de laisser voir, dès le premier chef d’accusation, toute leur défense ; ce qui les mettrait à découvert sur tous les autres chefs. Les lords se retirèrent dans leur chambre pour en délibérer. Le jour suivant, lord Thurlow, lord chancelier, ouvrit la séance par ces paroles : « Messieurs les commissaires des communes, j’ai mission de vous annoncer que vous devez produire toute votre accusation avec les témoins à charge, avant que M. Hastings soit appelé à produire sa défense. » Les commissaires des communes, après en avoir conféré entre eux, rentrèrent en séance au bout de quelques instants, et vinrent déclarer aux lords