Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/141

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une de ces nuits où l’éclatante lumière du soleil se trouve remplacée par une clarté plus douce, mais dont les ténèbres sont également bannies. Parvenus au pied de la brèche, les assaillants sont accueillis par un feu très vif, d’ailleurs assez mal dirigé. Ils continuent d’avancer, et un combat s’engage. Des échelles appliquées aux murailles permettent aux grenadiers d’escalader le rempart en quelques endroits. Ils allaient faire feu ; arrêtés par leurs officiers, ils se contentent de pousser trois hourras, qui doivent être un signal pour les troupes du camp. De nouveaux détachements ne tardent effectivement pas à les rejoindre ; le combat continue ; au premier rang sur la brèche, Bahadar-Khan, qui commandait la place, soutient les efforts des assaillants et encourage les siens. Attaqué par deux soldats, il se défend quelques instants, mais ne tarde pas à tomber mortellement blessé. Les assiégés, dont chacun ne pense plus qu’à son propre salut, abandonnent alors la brèche. Les troupes qui avaient escaladé les murailles, s’étant formées, pendant ce temps, en deux divisions, se répandent sur le rempart, par la droite et la gauche. La garnison ne tente plus de résistance ; elle se jette en toute hâte vers le côté opposé à celui où se trouve l’ennemi. Là était une porte par où chacun espérait gagner la campagne ; malheureusement la foule qui s’y précipite et veut la franchir à la fois, l’obstrue, l’encombre ; les malheureux qui s’y entassent tombent sans résistance