Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/145

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capables de protéger leurs propres fourrageurs, dans les circonstances les plus ordinaires de la guerre. Ils ne se hasardèrent jamais au-delà des avant-postes anglais ; consommant des grains, du fourrage, ils ajoutèrent de toute façon aux embarras, à la détresse de l’armée, et ne lui furent d’aucune utilité.

Lord Cornwallis fit en toute hâte les préparatifs nécessaires pour le siège de Seringapatam. Le 4, l’armée quitta Bangalore et se dirigea sur cette capitale ; elle emmenait un équipage de siège de quinze bouches à feu. Tippoo avait dévasté les routes de Chinapatam et de Shevagunga, les meilleures et les plus courtes ; il fallut en prendre une autre plus longue et plus difficile, celle de Cankanelly. On ne trouvait ni grain ni fourrage ; l’un et l’autre étaient soigneusement détruits par Tippoo à mesure que l’armée avançait ; d’ailleurs le terrain tout couvert de bois, et resserré des deux côtés par des montagnes, était peu fertile et peu productif. Après beaucoup de fatigues et de difficultés, la perte de beaucoup de bagages, l’armée arriva à un lieu nommé Ariskera ; lord Cornwallis avait résolu d’y passer la rivière, et d’y opérer sa jonction avec Abercromby. Ce dernier avait reçu l’ordre de pénétrer dans l’intérieur des États du sultan, et depuis quelques jours se trouvait à Periapatam ; ayant avec lui une quantité considérable de riz et un équipage de siège. Mais la Cavery en cet endroit était profonde, rapide ; le passage en eût été dange-