Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dre pour sauver l’armée si la chose était encore possible. L’ordre de retourner à la côte de Malabar fut expédié en toute hâte au général Abercromby, qui ne le reçut pas sans quelque surprise. Lui aussi fut obligé de détruire son artillerie de siège et une partie de ses bagages ; il enterra quelques pièces de canon à l’entrée de la passe et commença son mouvement rétrograde. En ce moment, les deux corps d’armée anglais se trouvaient dans une situation d’autant plus critique que l’ennemi connaissait à merveille leurs dangers et leurs embarras. Les jours précédents, le spectacle de leur artillerie péniblement traînée par les troupes avait déjà réjoui les yeux de ceux-ci. Le 26, l’armée anglaise commença tristement sa retraite, ses pièces tirées à bras, ses malades et ses blessés sur des brancards, car les charrettes étaient en fort petit nombre. Mais ce même jour l’événement le plus heureux et le plus inattendu vint relever le courage des Anglais. Quelques cavaliers mahrattes, après avoir rôdé une partie de la journée autour des Anglais, parvinrent à se joindre à eux ; ils annoncèrent le corps d’armée de leur nation qui ne se trouvait plus qu’à une journée de marche. Les Mahrattes venaient de faire trois cents milles en moins d’un mois. Une centaine et plus de messagers (hircanahs) avaient été dépêchés par les chefs à lord Cornwallis ; mais les routes étaient si bien gardées par Tippoo, l’armée anglaise si bien enveloppée par ses postes avancés, qu’aucun n’était parvenu. Les Mahrattes don-