Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/152

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hortations pour décider les assiégeants à tenter un assaut général ; ils s’y conduisirent avec beaucoup de bravoure, mais n’en furent pas moins repoussés. Parmi les morts se trouvèrent plusieurs officiers de mérite. Les jours suivants, un grand nombre de blessés dont les blessures en apparence étaient légères succombèrent ce qui tenait à une espèce singulière de projectiles dont se servaient les assiégés. De la grosseur d’une balle, ils étaient formés de quatre morceaux de plomb réunis par une sorte de clou dont souvent la pointe les dépassait. À la moindre résistance, au moindre choc, ils éclataient en quelque sorte ; les morceaux s’en séparaient, et déchiraient cruellement les chairs de la blessure. La moindre de ces blessures, dans certaines parties du corps, dans le ventre par exemple, était presque inévitablement mortelle. C’étaient de diaboliques balles, nous dit un brave officier qui les entendit souvent siffler à ce siège. Purseram-Bhow fit faire des représentations au commandant de Darwar sur la honte qu’il y avait à employer de semblables armes ; ce procédé, disait-il, était indigne de braves soldats. Le kelledar répondit qu’il n’avait pas de meilleures balles pour le moment ; il ajouta, avec une courtoisie ironique, qu’il regrettait beaucoup qu’elles ne fussent pas du goût de Purseram-Bhow. D’ailleurs, à cela près de ces diaboliques balles[1], les Anglais n’étaient nullement

  1. Capitaine Little.