Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/161

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Observant, du reste, la plus stricte neutralité entre les parties belligérantes, ils n’ont pour but que de vendre leurs grains et de louer leurs attelages à qui les paie le plus cher. Cette tribu est de toutes celles de ces contrées celle dont les mœurs sont les plus rudes, les plus brutales, les plus farouches. Leurs traits grossiers, leur malpropreté révoltante en font un objet d’horreur. Leurs femmes sont renommées par leur lubricité : on les voit parfois, réunies en troupe, en quête d’hommes, et ceux qu’elles rencontrent sont forcés de satisfaire leurs désirs sous peine de périr. Entre autres coutumes singulières, ils ont celle de ne jamais boire l’eau de rivière ou d’étang ; les usages de leurs castes leur défendent de se désaltérer ailleurs qu’à des puits ou à des sources. Quand cette espèce d’eau vient à manquer, pour s’en tenir à la lettre de la loi, ils creusent un petit trou au bord de la rivière ou de l’étang, et c’est là qu’ils puisent l’eau qui leur est nécessaire et qui semble ainsi provenir de source ou de puits. À d’autres coutumes aussi étranges, les Lambadys joignent l’usage atroce d’immoler des victimes humaines. Le terrible sacrifice est-il résolu, la première personne que le hasard leur offre devient leur victime ; ils l’enlèvent, s’enfuient avec elle dans quelque lieu désert ; et là creusent une fosse, où ils l’enterrent jusqu’au cou. Ils lui placent alors sur la tête, demeurée dehors, une espèce de grande lampe faite avec de la farine pétrie qu’ils emplissent d’huile et