Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/163

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anglais commandé par le capitaine Little, dirigea sa course vers Sera. Aucune tentative de Tippoo contre l’un ou l’autre de ces corps d’armée ne semblait à redouter ; lui-même aurait trop eu à craindre d’être inquiété dans sa retraite. Sa situation devenait critique ; il suffit, pour s’en convaincre, d’un coup d’œil jeté sur les résultats de la campagne.

L’armée anglaise ne possédait aucun poste à l’ouest de Bangalore ; elle s’était, en outre, retirée de Seringapatam après en avoir pour ainsi dire touché les murailles, jusqu’aux confins du Carnatique. Cependant, depuis le commencement de mai, la puissance de Tippoo se trouvait grandement réduite. Les intempéries de la saison, funestes à la moitié de la cavalerie des Anglais, et presque à la totalité de leurs bœufs de trait, ne l’avaient pas épargné, et les résultats en étaient bien plus fâcheux pour lui. La plus grande facilité existait pour ceux-ci à se procurer des chevaux et des bœufs ; cerné de tous côtés, c’était au contraire pour le sultan la chose impossible. À sa dernière apparition sur les bords de la Cavery, il n’avait pas plus de 4,000 chevaux, nombre bien amoindri depuis lors, par leur séjour dans les environs de Seringapatam, contrée exposée aux vents glacés de la mousson de l’ouest[1]. Jadis le sultan tirait principalement ses appro-

  1. Selon le capitaine Little, les ravages de ces vents équivalent quelquefois à ceux de la peste.