Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/165

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porter tout avec lui ; sa marche en fût devenue aussi lente que celle des Anglais. Ce précieux avantage des mouvements rapides et inattendus eût été perdu pour lui. Dans une situation bien différente, les Anglais étaient au centre de la domination de Tippoo, avec une armée tout aussi forte qu’à leur premier passage des ghauts, en mesure de se recruter, suivant l’occasion, d’Européens ou de Cipayes. La détresse de vivres et de bétail dont on avait un moment souffert n’existait plus ; le Carnatique fournissait d’abondantes ressources. Ils occupaient la contrée délivrée d’ennemis depuis le mois de février, tout aussi bien cultivée qu’elle eût pu l’être au sein de la plus profonde paix. Ils avaient pris position dans le voisinage de Seringapatam. Tippoo ne pouvait les empêcher d’en former le siège, dont l’issue pouvait amener la ruine de sa domination.

Le 22 décembre 1790, la guerre contre Tippoo devint le sujet d’une vive discussion dans le parlement. Fox prit le premier la parole ; il attaqua la justice de la cause des Anglais ; car, selon lui, l’agresseur était le rajah de Travancore, tant par ses lignes construites sur le territoire de Cochin, que par ses achats des Hollandais. Il blâma de même le système politique suivi. Les Mahrattes étaient, disait-il, les ennemis les plus dangereux des Anglais dans l’Inde ; il démontra que la politique anglaise devait tendre avant tout à asseoir sur une base solide une alliance avec Tippoo ; d’ailleurs, les ressources de celui-ci rendaient toute guerre avec lui