Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entièrement. D’épais bambous avaient été semés par la main des hommes là où elle venait à cesser. Un sentier étroit, tortueux, pratiqué dans le bois, et coupé çà et là par des barricades, menait de la base au sommet de la montagne. Plusieurs ouvrages détachés avaient été élevés sur les pentes les moins escarpées ; enfin, pour que rien ne manquât à ce système de défense, à quelques centaines de pieds de la base la montagne se partageait en deux sommets, dont chacun couronné par une forteresse. Les exhalaisons et l’humidité de la forêt en rendaient le voisinage aussi périlleux qu’elle-même était périlleuse à attaquer. En apprenant la nouvelle de ce siège, Tippoo s’en réjouit hautement : « Le fer et le feu, disait-il, nous déferont de la moitié de l’armée anglaise, la peste de l’autre moitié. » Le colonel Stuart, chargé de l’entreprise, prit position le 10 septembre au pied de la montagne. Dès le lendemain, les ingénieurs s’occupèrent de se frayer un chemin, à force de travaux, sur ses pentes les moins escarpées. Les assiégés, partageaient la confiance de Tippoo dans la force de la place ; ils laissèrent les Anglais faire paisiblement leurs approches, élever leurs batteries, transporter leur artillerie avec d’immenses travaux ; ils n’opposèrent aucune résistance, ils ne tentèrent pas même une sortie. Cependant, le 18 décembre, l’artillerie put ouvrir son feu. Le 21, la brèche fut jugée praticable, et l’assaut décidé pour ce même jour. Lord Cornwallis et le général Meadows gravirent alors la montagne, et se