Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/212

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bien le dernier à déposer les armes. Lord Cornwallis, au lieu de se laisser aller à imiter cette sorte de provocation, y répondit noblement par les paroles suivantes de son ordre du jour : « Lord Cornwallis croit à peu près inutile de prier l’armée de remarquer que la modération dans le succès doit être aussi naturelle à un brave soldat que l’intrépidité dans le combat. Il espère que les officiers et les soldats de son armée ne se permettront aucune violence dans les rapports qui pourraient exister entre eux et les soldats de Tippoo ; il se flatte qu’ils sauront s’abstenir de toute expression dérisoire ou insultante avec un ennemi maintenant vaincu et humilié. »

La nouvelle que les fils de Tippoo allaient être envoyés comme otages causa quelque émotion dans Seringapatam. Ces princes étaient au nombre de trois. L’aîné, âgé de vingt ans, avait pris une part considérable à la guerre, et commandé souvent en personne de grands corps de cavalerie. Des deux autres, l’un avait dix, et l’autre huit ans. Ces deux derniers, qui n’avaient jamais quitté le sérail, où leur départ jeta la douleur et l’effroi, furent choisis comme otages. Lord Cornvallis fit connaître à Tippoo qu’il se proposait de veiller lui-même à leur sûreté, d’attacher à leur garde un bataillon de Cipayes et un officier de confiance. Tippoo répondit qu’il s’en rapportait parfaitement à l’honneur de Sa Seigneurie. Le 26, les princes quittèrent la citadelle de Seringapatam. Les remparts étaient couverts de la