Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/225

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dehors de la possibilité d’étendre notre territoire que nous serons perpétuellement en danger de prdre ce ne nous avons. Pourquoi donc ne pas éloigner pendant que nous le pouvons un si formidable ennemi ? Son système, si nous ne l’arrêtons pas dans son développement, peut être communiqué au nizam, à d’autres princes mogols, qui dans la suite pourront se montrer dans le Deccan. Mais s’il est une fois détruit, il y a peu de danger qu’il soit jamais rétabli. Il faudrait pour cela, ce qui ne se présentera peut-être pas avant des siècles, un autre Hyder ; et encore serait-il insuffisant à cette tache sans l’assistance d’une puissance européenne qui fût en mesure de lui enseigner l’art militaire, et s’il n’arrivait pas sous une minorité qui lui permit de s’emparer d’un royaume. Rien ne saurait être plus absurde que de considérer les États indigènes comme devant durer des siècles. Il n’y aura rien d’étonnant à ce qu’il n’en existe plus un seul de tous ceux que nous voyons aujourd’hui, d’ici à une vingtaine ou une trentaine d’années[1]. »

Cet antagonisme de deux opinions que nous avons déjà signalé se représente de nouveau ici. Les uns jugeaient l’Inde sur les idées européennes ; le but de leurs efforts tendait à établir dans l’Inde quelque chose de semblable à l’organisation politique de l’Europe. Lord Cornwallis était un des

  1. Vie de sir Thomas Munro, t. I, p. 151.