Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/238

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« Mylords,

« Je ne réclamerai que quelques minutes de votre temps ; mais j’ose me flatter que le peu de paroles que j’aurai l’honneur de vous adresser auront assez d’importance pour justifier la demande que je vous fais de vouloir bien m’écouter avec quelque attention.

« Une accusation d’avoir dissipé une somme de 584,000 livr. sterl. est bientôt faite, surtout quand elle s’adresse à un homme à qui aucun moyen de répondre n’est accordé. C’est chose bien triste pour moi que de me voir ainsi accusé, de semaine en semaine, de mois en mois, d’innombrables crimes, et quelques uns de la nature la plus atroce ; de me voir, représenter aux yeux de tous sous les plus odieuses couleurs, et de comprendre qu’il ne me sera jamais possible de répondre, en raison de l’époque de la vie où je suis parvenu ; époque qui, d’après les probabilités ordinaires, ne saurait être éloignée du terme. Quatre années pendant lesquelles un homme voit sa réputation et son honneur attaqués aux yeux du monde… c’est bien long, c’est beaucoup : je n’ose plus espérer qu’il me soit jamais permis de me défendre ni d’entendre le jugement de Vos Seigneuries sur mon procès. Je vous le disais, Mylords, il y a maintenant quatre années révolues que je me présentai pour la première fois à la barre de Vos Seigneuries. Encore n’est-ce pas tout.