Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/240

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de réaliser ; j’entrevois, dis-je, l’espérance de sortir de la pénible situation où j’ai vécu si longtemps. Peut-être paraîtrais-je coupable de quelque imprudence en ayant la hardiesse de présenter une requête à Vos Seigneuries ; mais à coup sûr je ne saurais paraître leur manquer de respect. J’oserai donc les prier de vouloir bien m’accorder ce qui n’est refusé à aucun homme sur ce globe, qu’il habite une patrie libre eu non : je veux dire le droit de se défendre quand il est accusé ; d’obtenir le jugement d’un tribunal sur les accusations contre lui portées. Je supplierai donc Vos Seigneuries, malgré l’époque de l’année où nous sommes parvenus, de vouloir bien se laisser guider, non pas par la considération du peu d’importance de l’objet en lui-même sur lequel elles sont appelées à décider, mais sur l’importance du précédent que cette circonstance peut créer. Ce précédent ne sera rien moins que de décider que tout homme ne pourra s’éveiller à l’avenir qu’un procès criminel ne soit suspendu au-dessus de sa tête pour le reste de ses jours. On me l’avait dit, je l’ai vérifié, et j’ai trouvé le fait exact jusqu’au point où mes recherches ont été poussées. On l’a dit : il n’y a pas dans l’histoire de la jurisprudence de ce pays d’exemple d’un procès criminel qui ait duré quatre mois, à l’exception du mien, ni même un mois, un seul mois, à l’exception d’un seul ; d’un seul, dis-je, et qui tenait à des circonstances qui, je l’espère, ne se représenteront jamais pour ce pays. Mylords,