Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/242

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veuillez donc me délivrer du poids de ce procès en le continuant jusqu’à son terme, en prononçant votre jugement pendant cette session. Si ce parti est goûté par Vos Seigneuries, j’ai en main une pétition pour cet objet, que je prendrai la liberté de leur présenter, si cela se peut faire sans irrégularité. »

Le ton de ce discours de M. Hastings était admirablement calculé pour l’effet qu’il devait produire. Ses plaintes sur les lenteurs, les délais de la procédure arrivaient à merveille en ce moment. Le flot de la faveur populaire avait déjà commencé à déserter les organes de l’accusation. L’insistance, l’animosité, la violence des commissaires des Communes dans leurs attaques, leur avaient insensiblement aliéné le public. L’impassibilité des avocats de Hastings se bornant à repousser ces attaques étant chose toute négative, ne pouvait blesser, ne pouvait irriter personne. La modération de son langage achevait de lui concilier la sympathie publique. À force d’avoir voulu en faire un monstre, une sorte de Néron ou de Caligula, la fantaisie publique était toute disposée à ne plus voir en lui qu’un bonhomme. On commençait à trouver son procès bien long ; à dire que, condamné ou acquitté, il devait être impatient de connaître son sort. On le trouvait fondé à se plaindre des longs délais apportés à son jugement, bien qu’ils fussent en grande partie l’œuvre de ses avocats, car on ne leur en faisait point un tort. Loin de là, il semblait