Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/263

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rentra pour toujours dans la vie civile ; aucun rôle aucun honneur ne vint l’y chercher ; destinée d’ailleurs en harmonie avec ses goûts. Ses mœurs, en effet, étaient graves et simples, et cet homme si célèbre, dont le nom était dans toutes les bouches, n’avait que fort peu de goût pour la vie publique.

Edmond Burke, son principal adversaire, en qui s’était pour ainsi dire personnifiée l’accusation, continua son orageuse carrière, mais se retira du champ de bataille cruellement blessé. Les amis, les partisans, les admirateurs de Hastings augmentaient de nombre de jour en jour ; ils eurent bientôt le dessus dans la chambre des Lords, dans celle des Communes, dans la presse, dans le public. Burke fut sévèrement traité dans plusieurs publications qui suivirent le procès. Malgré la violence des attaques, il n’avait en définitive pas le droit de s’en plaindre ; c’était là une chance de guerre qu’il avait volontairement courue. Ce procès, qui pour les autres n’était qu’un devoir politique, il s’en était fait une passion toute personnelle. La condamnation de Hastings était devenue le but d’une ardente ambition, dont la déception lui fut cruelle. Bien des années après cette époque, ce souvenir, effacé de tous les esprits, vivait encore dans le sien. À la fin de sa vie, plongé dans une profonde douleur par la mort de son fils, le pied dans la tombe, au milieu du délire de la