Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/270

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penses surpassaient de beaucoup ses revenus ; il contracta une dette considérable vis-à-vis de Mulhar-Row-Holkar. Il mourut en Malwa ; jusqu’à la fin de sa vie, il ne cessa, dit-on, de porter sur lui, précieusement serrées dans une boîte ornée de pierreries, une paire de vieilles pantoufles du peschwah. C’était la source de sa fortune ; il se plaisait à la considérer avec une sorte de religieuse véneration. Ranojee-Scindiah avait épousé dans le Deccan une femme de sa propre tribu, dont il eut trois fils. Il eut encore deux fils d’une autre femme, Rajpoote de Malwa, Tuekajee et Madajee-Scindiah, dont le dernier devint le chef de la famille.

Madajee-Scindiah était présent à la bataille de Paniput en 1764. Il combattit corps à corps un chef afghan, qui, le frappant au genou d’une hache d’armes, le rendit infirme pour toute sa vie. Se contentant d’ailleurs de lui avoir infligé cette blessure, l’Afghan, après l’avoir dépouillé de quelques bijoux et lui avoir pris son cheval, l’abandonna à son destin ; gisant sur le champ de bataille, il fut decouvert par un porteur d’eau, qui, le chargeant sur ses bœufs, le transporta dans le Deccan. Cette fameuse bataille de Paniput, une des plus sanglantes qui aient jamais été livrées, où les Mahrattes laissèrent 200, 000 cadavres, amena momentanément la dissolution de l’empire. La famille de Scindiah, de même que celle des autres chefs, perdit alors ses possessions en Malwa et dans l’Indostan. Madajee, en sa qualité d’un des principaux