Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/291

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dit : « Personne ne saurait douter de la sincérité de sa piété ; mais quand elle n’aurait agi que par des vues personnelles, la sagesse du monde n’aurait pas pu lui conseiller de meilleurs moyens que ceux qu’elle employa. J’ai été un de ses principaux officiers ; j’ai séjourné à Poonah pendant les dernières années de sa vie. Je me rappelle encore les sentiments d’amour et de vénération que son nom seul suffisait à provoquer. Parmi les princes de sa nation, il n’en est aucun qui n’eût regardé comme un sacrilège de devenir son ennemi, même de ne pas la défendre contre toute entreprise hostile. Tous manifestaient à son égard les mêmes dispositions ; le nizam de Deccan et Tippoo sultan lui portaient le même respect que le peschwah. Mahométans et Indous se joignaient dans les mêmes prières pour sa longue vie et sa prospérité. » Au sein de la race guerrière des Mahrattes, au milieu de cette époque de troubles et d’anarchie, ce long règne de paix sous le sceptre d’une femme forme un singulier épisode. La fortune et le règne d’Ahalya-Bae sont sans doute dans leur genre plus étranges que la grandeur de Sevajee, de Holkar, de Hyder, et autres guerriers ou conquérants. À sa mort, elle avait passé plus de trente ans sur le trône,

Depuis long-temps la position de l’empereur n’avait cessé de devenir de plus en plus misérable ; en 1788, Scindiah, malgré son traité avec Hastings, s’approcha de Delhi avec Ismael-Bey. À cette époque, un fils de Zabita-Khan, banni de la présence