Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/294

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second jour, il fut aussitôt fait prisonnier. D’abord emmené devant Scindiah, il fut ensuite exposé aux yeux du peuple de Delhi dans une cage de fer. Au bout de quelques jours, le Mahratte lui fit couper les oreilles, le nez, les mains, les pieds, crever les yeux, et le laissa mourir dans ces atroces douleurs. Un Français nommé Lostoneaux, était à la tête du parti qui le poursuivait ; il s’empara, dit-on, d’une selle contenant une partie des diamants impériaux. À cette époque, en effet, les Français étaient nombreux auprès de Scindiah.

Nous avons déjà dit les commencements et la nature du pouvoir du Scindiah ; ajoutons qu’il tirait une grande force de la manière dont son armée était commandée et disciplinée. L’influence politique jadis possédée par la France dans l’Inde au temps de Duplex et de Bussy était alors détruite ; mais il restait dans la presqu’île un grand nombre de Français dont la plupart passèrent au service des princes indigènes. Dénués de tout appui extérieur, sans autre ressource que leur épée, mais braves, hardis, entendant la guerre, d’humeur joyeuse et de mœurs faciles, ces aventuriers se rendirent, sur plusieurs points, utiles, indispensables à ceux qui les employèrent. Dans sa souplesse, le caractère français se prêtait merveilleusement à ce rôle, qui n’aurait point aussi bien convenu aux Anglais. On en voyait, à la fois chez Tippoo, chez le nizam, chez les princes mahrattes ; après avoir mis ces princes en état de combattre, ils n’avaient cessé de les encourager,