Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/300

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gouverneur de Delhi de livrer la citadelle ; ils essuyèrent un refus, et la place fut aussitôt investie. Dans la citadelle se trouvaient le vieil empereur et sa famille ; mais, instruit du lieu qu’ils occupaient, Perron l’épargna. Tout était prêt pour l’assaut, le dix-neuvième jour du siège le gouverneur capitula et se rendit. Alors, pour la première fois, la garde du vieil empereur fut remise aux mains des Français.

Or, de l’éloignement de Scindiah de ses possessions du nord pendant son séjour aux environs de Poonah, il en résulta que toute l’autorité, dans le voisinage de la Jumma, ne tarda pas à tomber dans les mains de Perron ; car celui-ci était sur les lieux à la tête d’une nombreuse armée, et possédant déjà un territoire considérable qui lui était assigné pour la solde de ses troupes. Perron fit un bon usage de son autorité ; il releva des forteresses, tint les autres en bon état, et le pays fut moins opprimé, moins pillé que jamais. Mais en même temps il éveilla ces deux passions si naturelles aux Mahrattes, et qui menacèrent de lui devenir fatales d’un moment à l’autre, la haine et la jalousie. On l’accusait hautement de n’avoir pas voulu l’entière défaite de Holkar, dans le but d’obliger Scindiah à rester dans le midi et à ne pas reparaître dans le nord de ses États. Perron conçut un grand dégoût de sa situation ; au fait de ces circonstances, le gouverneur-général, dès lors, conçut le projet de le détacher plus tard du service de Scin-