Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/302

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qu’à se consulter sur les premiers pas à faire, quand le hasard jeta sur la côte de Malabar un petit corsaire de l’Île-de-France, commandé par un Français nommé Ripaud. Apprenant la situation de quelques uns de ses compatriotes à Seringapatam il s’y rendit ; conduit en présence de Tippoo, il parla longuement de la bonne amitié de la république pour le roi de Mysore, et allant plus loin, il se donna pour son envoyé. L’argent de Tippoo, dont il venait de flatter la passion favorite, lui fut prodigué, et sa confiance lui fut acquise.

Ripaud commença par fonder à Seringapatam un club de jacobins, qui tint sa première séance le 5 mai 1797. Il proposa, dans cette première réunion, de brûler les attributs de la royauté et d’arborer le drapeau aux trois couleurs ; proposition accueillie avec toutes les démonstrations de l’enthousiasme. Le drapeau fut arboré à six heures du matin, au son de toute l’artillerie et de toute la mousqueterie du camp. Ripaud, un officier français nommé Vrenière, et huit soldats d’artillerie, se rendirent sur la place d’armes de la villes, auprès de Tippoo qui les attendait. À l’arrivée des députés français, ce dernier fit faire une salve de 2,300 coups de canon et de toute sa mousqueterie ; le fort tira lui-même 500 coups. Puis le sultan dit : « J’adresse ce salut au drapeau de votre patrie, qui m’est chère. J’en suis l’allié ; ce drapeau flottera dans mes États aussi long-temps que ceux de la république ma sœur. — Allez, finissez votre