Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/304

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affaiblir le courage de leurs camarades, etc., etc.

À quelques pas de cette république improvisée, Tippoo assemblait son conseil pour délibérer sur les rapports de Ripaud. Parmi les conseillers du sultan, quelques uns s’efforcèrent de lui nuire dans l’esprit de Tippoo, soit par jalousie, soit par la crainte de guerres nouvelles. Mais la haine du sultan contre l’Angleterre l’emporta ; il se décida à envoyer une ambassade au gouverneur de l’Île-de-France et une autre à la république française, pour en obtenir des secours contre les Anglais. Ses envoyés montèrent un bâtiment chargé de poivre noir, destiné pour l’Île-de-France, et durent passer pour commerçants. Tippoo engageait les directeurs du pouvoir exécutif à se réunir à lui pour exterminer les Anglais dans l’Inde. Il faisait valoir de nombreuses considérations pour les amener à partager l’exécution et la gloire de ses vastes projets. Fidèle au style oriental, il appelait les directeurs — « les magnifiques, les élevés en rang, le refuge affable des amis, les objets des égards, les seigneurs constituant le pouvoir exécutif, etc. » Un temps contraire, puis la crainte de tomber dans les mains des Anglais retardèrent long-temps le départ de l’expédition. De quatre, destinés d’abord à ces fonctions, deux seulement se mirent en route pour l’Île-de-France ; l’horloger français dont nous avons déjà parlé les accompagnait en qualité d’interprète : ces deux envoyés se nommaient Hussein-Ali et Scheick-Ibrahim. Ils mirent à la voile le