Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/306

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velles positives à Tippoo, qui s’en réjouit grandement. Les ambassadeurs se rembarquèrent le 7 mars 1798 ; mais ils ne prirent pas la route de France, en dépit des dépêches dont ils étaient chargés pour le directoire exécutif. Suivant toute probabilité ils auraient trouvé bien loin du pouvoir ces mêmes directeurs, auxquels Tippoo disait au commencement de ses lettres : « Que vos honneurs soient éternels. » Ils emmenèrent avec eux quelques secours : un général pour les troupes de terre, un commandant de la marine, deux officiers d’artillerie, six officiers de marine, quatre charpentiers de vaisseaux ; vingt-six officiers, sergents et interprêtes, trente-six soldats européens, vingt-six soldats mulâtres ; faible secours qui devait exciter vivement les alarmes des Anglais, sans mettre Tippoo en mesure de braver leur crainte en la justifiant. Ripaud, dès son arrivée à l’Île-de-France, était rentré dans l’obscurité dont une suite de hasards singuliers l’avait tiré pour un moment. De retour de Mangalore, les ambassadeurs se rendirent sur-le-champ à Seringapatam, accompagnés des Français nouvellement enrôlés. Tippoo leur fit un accueil en rapport avec l’idée qu’il se plaisait à se créer de la puissance de la république et de ses bonnes intentions à son égard.

L’arrivée dans l’Inde de sir John Shore coïncida avec la mort de Mubarek-ul-Dowlah, souverain nominal du Bengale ; à peine âgé de trente-sept ans, il laissait vingt-cinq enfants, savoir, douze garçons