Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/32

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sans souffrir d’altération dans son principe, seulement en recevant un plus grand nombre d’employés subalternes de police appelés chekedarry, et qui étaient des watchmen. Le pouvoir du dagorah consistait à s’emparer de la personne contre laquelle il existait une charge, d’en exiger caution dans le cas où elle devrait comparaître devant le magistrat.

Tel est l’ensemble, de l’organisation judiciaire mis en jeu par lord Cornwallis. D’ailleurs, lord Cornwallis n’avait pas voulu changer les lois qui régissaient cette masse de populations. La loi demeurait encore ce qu’elle était déjà dans l’Inde, ce qu’elle était même en Angleterre, une sorte de tradition dont les juges faisaient l’application, sans être liés par aucune espèce de lettre morte. Cette retenue de lord Cornwallis fut blâmée par beaucoup de réformateurs. Ils auraient voulu qu’il osât donner à l’Inde tout un code de lois nouvelles. L’histoire doit lui faire un mérite de sa modération ; d’autant plus volontiers que l’occasion ne tardera pas à manifester combien ces créations eurent peu de succès. Lui-même, au fond du cœur, ne pouvait s’empêcher de désirer quelque chose d’analogue. Il écrivait : « Il est essentiel à la prospérité future des établissements anglais dans le Bengale que tous les règlements promulgués par le gouvernement, et affectant d’une manière quelconque les droits, les personnes, ou les propriétés des habitants, soient rassemblés en un code régulier, et imprimés avec une traduction dans les dia-