Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/338

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immédiatement une copie au général Harris, commandant en chef sur la côte du Coromandel, tout en exprimant des doutes sur l’authenticité du document. Le général Harris recevait en même temps l’ordre d’assembler l’armée, et de faire toutes les dispositions nécessaires pour être prêt à agir s’il le fallait. Le 18 juin, une lettre de lord Macartney, du cap de Bonne-Espérance, donnait avis de cette proclamation, ce qui ajoutait à la probabilité de son existence. Plusieurs, personnes récemment arrivées à Calcutta, et venant de l’Île-de-France, parlaient dans le même sens. Il devint certain que deux envoyés de Tippoo avaient été reçus en grand appareil dans cette île, et qu’ils y faisaient des enrôlements pour le compte du sultan. Le 7 mars 1798, ces deux envoyés de Tippoo s’embarquèrent sur la frégate française la Précieuse, accompagnés par les hommes qu’ils avaient engagés, dont le nombre se montait à 200, plus quelques officiers. Cette frégate arriva à Mangalore le 26 avril. Les Français se rendirent auprès du sultan qui les reçut, avec de grandes marques de satisfaction ; ils entrèrent immédiatement à son service. Tippoo se flattait d’en faire le noyau d’un corps nombreux dont ils seraient les instructeurs.

Les conversations du major Kirkpatick avaient déjà mis lord Wellesley au courant de l’état de la politique, de l’Inde à cette époque. Lord Wellesley appartenait d’ailleurs à une tout autre école politique que lord Cornwallis ; il était de ceux qui vou-