Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/352

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attaquant les avant-postes anglais, ce qui entraîna une action générale. Les troupes sous les ordres du général Harris formaient la droite ; celles du nizam, commandées par le colonel Wellesley, étaient à la gauche ; et, par suite de la conformation du terrain, un intervalle se trouvait vide entre les deux brigades de la droite. Tippoo se flatta de pénétrer par là ; à la tête de sa cavalerie il chargea plusieurs fois en personne, et avec une telle résolution que beaucoup de ses cavaliers furent tués à coups de baïonnette. Toutefois il fut repoussé sans pouvoir parvenir à ébranler les rangs anglais. Ceux-ci, profitant de cet avantage pour se porter en avant, débordèrent bientôt l’aile gauche du sultan. Les cushoons (gardes) du sultan se trouvèrent en face du colonel Wellesley ; ils combattirent quelques instants, puis lâchèrent pied. Tippoo se vit dès lors forcé à la retraite. Il la fit sans être inquiété, le déplorable état des équipages de l’armée anglaise ne lui permettant pas de le poursuivre. La perte des Mysoréens fut d’un millier d’hommes, tués ou blessés ; celle des Anglais seulement de 69.

Le sultan manœuvra dès lors pour se placer sur les derrières de l’armée anglaise ; et dans ce but lui laissa la route libre jusqu’à Seringapatam. D’ailleurs Tippoo n’imaginait pas que les Anglais prissent une autre route que celle frayée jadis par lord Cornwallis ; mais le général anglais se doutant que sur celle-ci les fourrages avaient été détruits, en prit une autre de Malvilly à Seringapatam ; il se