Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/39

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donna donc au nabob un détachement composé de la sorte. Le traité ne portait d’ailleurs que cette restriction : « Autant que les affaires de la Compagnie le permettront. » On en conclut que la libre disposition des troupes avait été alors laissée au nizam, sous cette réserve qu’elles ne seraient pas employées contre les alliés de la Compagnie. À cette époque ces alliés étaient les Mahrattes, les nabobs de Oude et d’Arcot, les rajahs de Travancore et de Tanjore ; mais parmi eux ne se trouvait point Tippoo. Le désir de respecter la lettre de l’acte du parlement qui défendait toute alliance, même défensive, conduisit ainsi lord Cornwallis à en violer l’esprit ; à conclure vraiment une alliance offensive. Tippoo ne pouvait voir sans crainte un corps de troupes de la Compagnie à la disposition du nabob, à la seule condition de ne pas agir contre des alliés au nombre desquels il ne se trouvait pas. Un des articles du traité de 1768 était l’engagement, de la part du nizam, de mettre la Compagnie en possession des balaghauts du Carnatique. Le nizam se montrait disposé à l’exécuter. Le gouverneur-général se vit dans la nécessité de l’éluder. Il représenta au nizam que le temps écoulé depuis lors, le changement des circonstances avait cessé de rendre urgente l’exécution de cette condition ; que d’ailleurs les Anglais se trouvaient pour le moment en pleine paix avec le prince dont il s’agissait alors de démembrer les États. Lord Cornwallis ne voulait cependant pas renoncer tout-à-fait au droit que lui