Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/421

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ni celle des Portugais n’avaient jeté de profondes racines. Par leur intolérance religieuse et leur bigoterie, les Portugais s’étaient aliéné les habitants, dont ils blessaient journellement les mœurs, les coutumes, les croyances religieuses. Par leur avarice, les Hollandais les avaient cruellement opprimés : 100 p. 100, nous dit un historien, c’était là leur foi, l’or leur but, Mammon leur seul dieu. Ceylan fut d’abord placé sous l’autorité de la présidence de Madras ; déclarée peu à peu possession royale, elle dut être gouvernée par un agent ministériel indépendamment des autres territoires de la Compagnie. M. North fut appelé à ces fonctions.

La religion, les mœurs, les institutions des Ceylanais ont la plus grande analogie avec celles de l’Inde ; leurs traditions historiques viennent à l’appui de cette analogie pour établir leur communauté d’origine. La plus unanime de ces traditions est singulièrement remarquable : d’après elle, jadis les peuples qui habitent les deux rives du Gange, vivaient sans lois, sans gouvernement ; ils habitaient les rochers et les cavernes, se nourrissant d’herbes et de racines, n’ayant aucune notion d’agriculture, étrangers à toute civilisation. Un jour il se passa à Tanassery une scène étrange : au moment où les habitants contemplaient avec admiration le soleil levant, ils aperçurent une belle et majestueuse figure se former, se développer peu à peu au sein de la lumière éclatante. Tous ceux qui virent la merveilleuse apparition voulurent s’élan-