Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/426

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pas la preuve d’un complot réel, positivement tramé, on y voyait percer, de la part du nabob, une grande envie, et, à coup sûr, fort naturelle, de se débarrasser des nouveaux venus, et en conséquence des vœux faits pour leur rival. Cette correspondance, il est vrai, ne s’était pas échangée directement entre le sultan et les nabobs ; elle s’était faite par l’entremise de deux wackels, qui, accompagnant les fils de ce dernier pendant leur captivité, en avaient reçu l’ordre de le tenir au courant de ce qui se passait chez les Anglais, des dispositions des peuples du Carnatique, de celles du nabob, etc. Les wackels, qui existaient encore, furent interrogés ; leurs dépositions, soigneusement examinées, ne donnèrent pas plus que les lettres la preuve d’un complot positif entre le nabob et Tippoo ; seulement de vœux, d’espérances manifestés en faveur de celui-ci. On découvrit encore que pendant leur séjour à Madras ces wackels avaient eu avec le nabob deux entrevues, tenues dans le temps soigneusement secrètes. L’examen des témoins et des papiers fut terminé le 18 mai 1800 ; toutefois, comme lord Wellesley se trouvait alors engagé dans des négociations importantes avec le nizam, il laissa quelque temps les choses en cet état. Il ne voulait pas se mettre de nouvelles affaires sur les bras jusqu’à ce que tout fût arrangé avec ce dernier. Lord Wellesley se proposait d’ailleurs de se rendre à Madras et de terminer promptement toute cette affaire par lui-même. Aucune sorte de complot