Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/433

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

litaire du Carnatique. Ali-Hussein promet de signer le traité, avec ou sans le consentement de ses tuteurs dès le lendemain. Une nouvelle conférence est convenue pour le jour suivant ; elle a lieu dans les limites du cantonnement anglais, mais le prince revint sur le consentement de la veille. Ce consentement n’était, selon lui, que la suggestion inconsidérée, irréfléchie, d’un premier moment. Séparé de ses serviteurs et de sa suite, dans une autre entrevue toute particulière avec lord Clive qui l’avait sollicitée, il répéta les mêmes choses. Lord Clive feignit de douter de la sincérité du jeune prince ; cette nouvelle déclaration, disait-il, n’était autre chose que le résultat de la frayeur qu’éprouvait le nabob de déplaire à ses tuteurs. Mais il devait considérer aussi qu’au milieu de troupes anglaises, il était peut-être prudent d’écouter les propositions du gouvernement anglais. Loin de se troubler, le nabob répéta les mêmes assurances, persista dans le même refus, le donnant comme l’expression claire, nette, irréfragable de ses propres sentiments. Clive prit une dernière fois la parole : « Rien, disait-il, n’avait été épargné pour l’avertir des conséquences fâcheuses que pouvait attirer son refus ; l’humanité, même la fierté nationale avaient été respectées ; la situation où il allait se trouver placé était donc de son choix, tout-à-fait de son choix ; or cette situation, c’était celle d’un simple particulier hostile aux Anglais, et pourtant dépendant d’eux. » Cette