Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/473

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conduite de Ameer-Khan à Sangor ; lui supposant même des intentions hostiles, il envoie un officier dévoué à la tête d’un corps de troupes pour s’emparer de lui. Ameer-Khan redoubla, par l’organe d’un de ses confidents, ses assurances de dévouement. Mais pour toute réponse Jeswunt-Row lui ordonne de se présenter seul à son camp. En rusé politique, Ameer-Khan n’hésite pas à obéir. Arrivé au camp mahratte avec une suite d’une centaine de chevaux, il se présente devant Jeswunt-Row, dépose aux pieds de celui-ci son épée et son bouclier, puis il dit : « Vous avez prêté l’oreille à la calomnie ; j’abandonne des armes dont je ne dois plus me servir pour vous. » Cette soumission, toute complète qu’elle fût, n’apaisa pourtant pas tout-à-coup le courroux et la défiance du Mahratte. Alors Ameer-Khan retourne chez lui absolument seul un matin, et cette fois lui présente une épée avec ces paroles : « Mettez un terme à vos doutes en prenant ma vie. Que ma mort puisse servir au triomphe de votre cause, c’est tout ce que je désire. » Vaincu cette fois, Jeswunt-Row se jeta dans les bras d’Ameer-Khan, affirmant qu’il ne conservait ni doute ni défiance.

Tous ces événements se succédèrent fort rapidement. L’armée de Scindiah n’était pas encore assemblée, que la meilleure partie de ses provinces en Malwa se trouvait déjà envahie, à demi ruinée. Une paix de trente ans préparait assez mal cette province à faire tête à l’orage qui venait les assail-