Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/48

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gage oriental. Les grands et le peuple du Mysore s’intéressaient vivement à ces récits ; mais, d’un autre côté, la politique ou le fanatisme musulman s’irritèrent sans doute de ces descriptions faites d’une puissance chrétienne. On ne sait s’il faut attribuer le crime aux ordres de Tippoo, ou bien au zèle emporté de quelques uns de ses sujets : ce qu’il y a de certain, c’est que les ambassadeurs furent tous trois assassinés.

Malgré le peu de succès de cette ambassade, Tippoo ne s’en prépara pas moins à la guerre. Le rajah de Chericka était un petit prince de la côte de Malabar, sur le territoire duquel se trouvait situé le comptoir de la Compagnie à Tellicherry. Ce rajah, jadis tributaire de Hyder, l’était demeuré de son fils Tippoo. Entre lui et les Anglais la meilleure, intelligence avait toujours régné ; à diverses époques des vivres et des munitions lui avaient été fournis par les Anglais : aussi le rajah se trouvait-il, en 1765, leur débiteur pour une somme considérable. En paiement de sa dette, il donna à la Compagnie un territoire nommé Rhanderrah. Par un autre marché, les Anglais affermèrent les droits de douanes du port de Tellicherry au prix de 4,200 roupies par an. Depuis 1765, le rajah avait reçu de nouvelles sommes d’argent et de nouvelles fournitures. Mais au commencement de 1786, se dégoûtant de son alliance avec les Anglais, il envoya un détachement chasser les Anglais du territoire de Rhanderrah. Les comp-