Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/508

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les poses les plus voluptueuses. À leurs côtés, des bandes de jongleurs étalaient les prestiges d’une dextérité qui paraissait miraculeuse à des yeux européens. Les tentes militaires étaient les seules établies sur un modèle uniforme ; toutes les autres différaient de couleur et de forme, selon le goût de leur propriétaire ou leur destination. À travers ces rues irrégulières, des troupes d’éléphants et de chameaux cheminaient gravement au bruit de nombreuses clochettes suspendues à leur cou ; l’anglais, le persan, l’indostani, l’arabe, un nombre infini de dialectes provinciaux, remplissaient les airs et se croisaient dans tous les sens. Enfin, pour que rien ne manquât à ce spectacle, les costumes présentaient une variété et une étrangeté non moins pittoresque.

Le 29 août, à quatre heures du matin, l’armée se mit en marche et entra dans le territoire des Mahrattes. Le général Lake se proposait d’attaquer le corps français campé à une très courte distance de la forteresse d’Allighur. Le bazar et les bagages demeurèrent en arrière, sous la protection d’un bataillon de Cipayes et de quelque artillerie. À sept heures toutes les dispositions des Anglais étaient faites. Perron prit alors position, à la tête de 20,000 hommes de cavalerie, dont 5 de cavalerie régulière ; sa droite se trouvait appuyée au fort d’Allighur, son front protégé par un marais, sa gauche défendue par quelques villages. C’est de ce côté que le général anglais se proposait de diriger