Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/51

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natique. Jadis le rajah de Calicut avait tenté de subjuguer celui de Cochin, qui avait été secouru par celui de Travancore. Depuis lors le rajah de Cochin avait eu souvent besoin d’être de nouveau secouru, tantôt en hommes, tantôt en argent. Le prédécesseur du rajah actuel de Cochin s’était acquitté en cédant au rajah de Travancore deux petits districts au nord des possessions de ce dernier. À cette époque Hyder commençait ses incursions sur la côte de Malabar. Le rajah, comme moyen de défense, entreprit la construction d’une grande ligne de fortification. Cette ligne qu’il éleva en effet au nord de ses États, passait par les deux districts cédés et consistait en un fossé de 16 pieds de large et de 20 de profondeur, une forte haie de bambous, un parapet, un bon rempart ; des bastions la flanquaient de distance en distance. Ces ouvrages s’étendaient à l’est sur un espace d’environ trente milles, ils touchaient d’un côté à la mer, de l’autre aux montagnes de l’Éléphant, qui font partie de la grande chaîne de l’Indostan. Attaqués par le nord, ils n’auraient pu être enlevés qu’après un siège régulier ; à la vérité, ils avaient aussi cet inconvénient d’être une sorte de provocation continuelle pour un voisin comme Tippoo. Le rajah de Cochin, menacé par les armes de Hyder-Ali, s’était déclaré vassal et tributaire de celui-ci ; il ne lui était resté que ce moyen d’éviter une ruine complète. Le fort de Cranganore et celui de Jaycottah, appartenant aux Hollandais, étaient comme des ouvrages avancés