Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/511

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tranquille de ce côté. L’armée de l’empereur ou celle du général Lake trouvera un tombeau devant Allighur. Faites votre devoir ; défendez le fort tant qu’il restera pierre sur pierre. Encore une fois, pensez à l’honneur national : des millions d’yeux sont fixés sur vous. » Le général Perron attachait avec raison une grande importance à la possession d’Allighur sa résidence ; aussi n’avait-il rien négligé pour la fortifier de tout ce que l’art et l’expérience peuvent enseigner aux ingénieurs. Entourée d’un fossé de 200 pieds de large sur 32 de profondeur, ordinairement rempli d’eau ; elle n’avait qu’une seule porte d’entrée, défendue avec efficacité par les bastions voisins. Un étroit passage, espèce de terre-plein ménagé en creusant le fossé, et situé vis-à-vis de la porte, était le seul côté faible de la place ; toutefois, un système de mines pratiquées sous le terre-plein permettait à la garnison de le faire sauter, de le renverser au besoin. D’immenses marais entouraient Allighur ; au-delà, des rizières alors inondées rendaient la campagne tout-à-fait inabordable en ce moment. Confiant dans la force de la place, Perron y avait amassé d’immenses approvisionnements, et environ 300 pièces de canon de tout calibre.

Le général Lake, sans perdre un moment, ouvrit immédiatement la tranchée. Le 4 septembre, la brèche fut reconnue praticable ; le lieutenant-colonel Monson désigné pour conduire une entreprise de vive force. Un officier anglais nommé Lacan,