Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/55

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vendant ces deux places, les Hollandais avaient bien réellement vendu ce qui ne leur appartenait pas, une partie du royaume de Mysore. Le rajah raisonnait différemment ; selon lui Cochin, dont Cranganore et Jaycottah étaient alors des dépendances, avait été l’une des premières conquêtes des Portugais dans l’Inde ; le rajah de Cochin était même leur tributaire. Mais en 1654 les Hollandais, alors en guerre avec les Portugais, attaquèrent Cochin ; ils les en chassèrent et en prirent possession en leur propre nom. Loin de tenir quelque chose du rajah de Cochin, ils le regardaient au contraire comme leur propre tributaire. D’un autre côté, ce n’était que depuis une douzaine d’années que ce rajah était lui-même devenu tributaire du royaume de Mysore ; encore était-ce seulement pour cette portion de sa principauté qui payait le chout, et se trouvait en dehors des lignes de Travancore. Le gouverneur-général inclinait à juger les choses dans le sens de Tippoo, c’est-à-dire à considérer les forts comme faisant partie d’un territoire appartenant au royaume de Mysore, et cédé sans son consentement. Il condamna donc la transaction, et renouvela l’injonction faite par le gouvernement de Madras au rajah. Cependant, comme ce territoire avait long-temps appartenu aux Européens sans que Tippoo ou son tributaire le rajah s’en mêlassent, il eut recours à un dernier moyen de conciliation ; il fit proposer à celui-ci de s’en remettre à incertain nombre de commissaires nommés de