Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/69

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prit position à peu de distance des lignes, et commanda l’érection de cinq batteries ; peu de jours après, il ouvrit un feu vif et soutenu. Quelques jours furent employés à pratiquer une ouverture assez considérable pour qu’il fût possible de tenter un assaut. Le 7 mai, Tippoo, jugeant ce moment venu, se présente à la tête de l’armée mysoréenne, tambour battant, enseignes déployées. Cette vue effraya les troupes du rajah, qui lâchèrent pied, et prirent la fuite dans toutes les directions. Maître des lignes, Tippoo se présenta aussitôt devant Cranganore. Il en prit immédiatement possession. Toute la partie nord de Travancore devint immédiatement sa proie ; il rasa les lignes, renversa les remparts dans le fossé, et répandit au loin la désolation. Il se souvenait de son premier revers, et prenait plaisir à le venger. Mais il n’avait pas de temps à perdre. La nécessité de se défendre contre les armées confédérées devait bientôt le contraindre de retourner à sa capitale. Toutefois, par un étrange aveuglement, Tippoo, même après cette attaque, semblait ne pas désespérer encore de conserver la paix avec les Anglais. Le 22 mai, dans une nouvelle lettre à la présidence de Madras, il parlait encore de son désir de conserver la paix ; il se plaignait du malentendu qui avait occasionné le rassemblement de ses propres armées et de celles des confédérés. Il offrait d’envoyer une personne de dignité à Madras pour donner et recevoir toutes les explications convenables. Le général Me-