Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/84

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donnaient dans l’excès contraire ; ils ne voyaient partout que pièges, qu’embuscades ; à la moindre alarme, au moindre bruit, ils s’imaginaient le voir avec toute son armée. Le 14 décembre Tippoo se porta devant Tritchinopoly. Il fut promptement rejoint par l’armée anglaise, et ne voulant pas faire de siège, il s’éloigna, et se dirigea vers le centre de la côte de Coromandel, dans le voisinage de Thiagar. Le commandant de cette place, le capitaine Flint, était un brave officier, qui déjà s’était distingué dans le Carnatique et le Mysore. Il déjoua les efforts de Tippoo, à qui d’ailleurs le temps manquait pour se livrer aux opérations d’un siège régulier. Après s’être emparé de Trinomally et de Permacoil, il alla prendre position dans le voisinage de Pondichéry, ce qui le mit à même d’entrer en relation avec le gouverneur français. Il dépêcha de là des émissaires au roi de France, par lesquels il lui demandait un secours de 6,000 soldats. Les Anglais le suivirent. De Trinomally l’armée anglaise se dirigea sur Orme, où l’artillerie et le gros bagage fut laissé sous le commandement du colonel Mulgrave. Le reste de l’armée prit position à Velout, à dix-huit milles de Madras ; elle se proposait de préserver cette ville d’une brusque attaque de Tippoo, s’il osait s’y hasarder. On était alors au 27 janvier 1791.

Sur la côte du Malabar, où Tippoo n’était pas de sa personne, les armes mysoréennes n’avaient pas le même bonheur. Le colonel Hartley n’avait à sa disposition qu’un seul régiment européen et deux